UA-110886234-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/06/2009

Quels seraient les avantages d’une pandémie ?

 

Cette note figure désormais dans le recueil

Les ombres de la caverne

Editions Hermann, juillet 2011

06/06/2009

Trillion dollar Babe

Vous souvenez-vous ? Non, sans doute pas! Pourtant, ce n’est pas si loin et la nouvelle était d’importance. De même nature que l’annonce d’une troisième guerre mondiale. Le 30 avril dernier, le journal Le Monde titrait : « La pandémie est imminente ». La pandémie imminente - une pandémie, ce sont des millions de morts - c'était celle de la grippe porcine. De quoi semer une panique mondiale...

 

Cela, c’était la bande-annonce. Celle d'une super production du complexe de Bilderberg comme le dirait une de mes copines un peu obsédée par la théorie du complot. Seulement, passée la bande-annonce, plus rien. Pas le moindre décès décemment attribuable aux cousins de Babe (vous savez: le cochon sympa de George Miller). « Fin de bobine » comme dirait mon ami Steve. Les producteurs avaient-ils égaré le scénario ?

 

Heureusement non. Avec discrétion, le tournage de « Cochon de milliardaires » se poursuivait bien. On apprit par exemple que le gouvernement américain avait acheté pour un milliard de dollars de vaccins. Puis d’autres bouts du film - les director’s cuts par-dessus le marché – se sont mis à circuler. Et, Françaises, Français, mes chers compatriotes, soyons heureux: un épisode holliwoodien se passe enfin dans notre bon pays: nous avons acheté nous aussi pour un milliard d'Euros de vaccins. « En prévision d’un retour de la grippe porcine à l’automne » est-il précisé par l'un de nos ministres du culte (Le Journal du Dimanche du 30 mai).

 

A vrai dire, depuis que Pierre Mendes-France faisait distribuer du lait dans les écoles primaires, nos princes n’avaient guère eu autant souci de notre santé. Nous ne pouvons que nous en émouvoir. D'autant que cette sollicitude - dit-on - ne reculerait devant aucun sacrifice et irait jusqu’à rendre la vaccination obligatoire pour chacun et chacune d'entre nous. Et quels sont les symptômes qui peuvent vous rendre passibles de ce traitement de faveur ? D'après l'OMS, ils sont aussi précis que: de la température, de la toux, des maux de tête et un écoulement nasal... Le Dr Knock doit se réjouir dans sa tombe!

 

Après avoir persiflé, soyons sérieux. J'extrais ce passage d’un article dont vous trouverez plus loin les références :

 

« Le seul problème, c’est que, à ce jour, ni l'OMS, ni le Center for Diseases Control (CDC) des États-Unis n’ont réussi à isoler, photographier au microscope électronique, ni à classer chimiquement le virus Influenza A H1N1. Rien de scientifique n’indique non plus que des virologistes français l'aient fait. Rendre obligatoire des médicaments contre une maladie supposée, qui n'est même pas caractérisée, est pour le moins douteux. » 

 

Alors ? Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille ? Je vous en mets un autre pour la route ? Voilà :

 

« Le médicament Tamiflu, qui est officiellement recommandé par l'OMS comme traitement pour « atténuer » les symptômes d’une éventuelle grippe porcine ou Influenza A H1N1, telle qu'elle a été rebaptisée, est lui-même hautement toxique. Santé Canada a informé les Canadiens de rapports internationaux sur des hallucinations et des comportements anormaux, dont l’automutilation, chez des patients prenant le médicament antiviral Tamiflu. Dans certains cas, la mort a été le résultat, et de graves complications pulmonaires sont largement associées au Tamiflu, le médicament dont le principal bienfaiteur financier est considéré comme son plus grand actionnaire, l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. »

 

Je vous invite à lire le reste par vous-même, en anglais http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=13835 ou en français http://internationalnews.over-blog.com/article-32252342.html

 

La question que je me pose: si, un jour, les actionnaires d'une chaîne de junk food jugent qu’ils ne gagnent pas assez d’argent, Picrochole va-t-il nous obliger à absorber quotidiennement, en plus de nos repas habituels, un nombre minimum de hamburgers ? Notez bien que ce serait faire d'une pierre plusieurs coups : nous irions traiter les désagréments qui en résulteraient en dépensant notre argent dans les centres de remise en forme, chez les psychologues, dans les cliniques de liposuccion et, évidemment, auprès des laboratoires pharmaceutiques. Vous vous rendez compte du miracle : l’économie repartirait ! Le cochon n'est-il pas le symbole de la tirelire ?

10/05/2009

Cygnes et signes

« The black swann » - le cygne noir - de Nassim Nicholas Taleb, que j’avais découvert avec jubilation dans sa version originale, est arrivé dans nos rayons francophones et je vous invite à le lire. Un cygne noir, c’est un évènement spectaculaire qui fait irruption dans votre vie, totalement imprévu et imprévisible, et dont on se demande cependant après coup comment on ne l’avait pas vu venir. Bien sûr, on pensera à la crise financière que tout le monde aujourd’hui s’entend à expliquer alors que ceux qui l’avaient annoncée se comptent – à ma connaissance du moins – sur les doigts d’une main. Personnellement, je ne pourrais même en citer que deux : Bernard Lietaer et Paul Jorion, qui ont l’un et l’autre laissé des traces écrites de leurs avertissements. Pour la petite histoire, Nassim Nicholas Taleb avait présenté ses idées sur le cygne noir devant le top management d’une grande banque réuni à Ceylan – excusez du peu, mais il y a des cerveaux qui nécessitent des atmosphères particulières pour se nourrir. C’était quelques mois avant qu’un de leurs traders fasse éclater la grenouille à force de la gonfler, puis que les subprimes explosent à leur tour. Cependant notre penseur de l’incertain n’avait obtenu qu’un silence poli teinté de suffisance quand il avait fait l’hypothèse que, lorsqu'il se passe quelque chose de vraiment important, c’est toujours ailleurs qu’où on porte habituellement son attention.  

 

A entendre certains, nous aurions pourtant fait de grands progrès dans la détection des cygnes noirs. Et de citer en exemple la grippe cochonne. J’ai des doutes. Il y a une huitaine de jours, un grand quotidien titrait à la une : « La pandémie est imminente ». Dans le même temps, on a cité des chiffres de mortalité humaine qui étaient plus élevés le vendredi que le lundi suivant, à croire qu’il y avait eu entre temps quelques résurrections. Par ailleurs, je ne sais pas le volume des substances proches de leur date de péremption que la peur - jointe au « principe de précaution » - a permis d’écouler sur une grande échelle. Un chiffre d’affaires d’un milliard et demi de dollars, si ma mémoire est bonne, rien que pour les Etats-Unis. Ce cygne noir-là n’était peut-être qu’un malheureux cochon affublé de plumes de dindon. Si j'étais un gars de l'OMS, je prendrais le risque de regarder ailleurs.

 

Car, si l’on y regarde de plus près, est-ce parce qu’il est le rare représentant d’une espèce singulière que le cygne noir nous surprend ainsi ? Non, bien sûr. Cet animal nidifie exclusivement dans la zone aveugle de notre représentation du monde. Là, il lui faut grossir jusqu’à déborder de cette zone aveugle pour que nous puissions enfin le voir. C’est dire que sa taille sera à proportion de notre tache aveugle : rapportez cela à la crise financière issue des subprimes et vous aurez une idée de la surface qu'elle occupe dans notre cerveau. Bernard Lietaer disait d’ailleurs il y a quelques jours, à Rennes, que ce ne sont pas les crises financières – et leurs analyses - qui ont manqué au cours de l’histoire. Dès le XVIIième siècle, on trouve aux Pays-Bas la folie de la tulipe qui n’a pas grande différence avec ce que nous vivons. La tache aveugle est aussi le trou noir de notre mémoire.

 

Nous avons tous, individuellement ou collectivement des taches aveugles. C’est dans notre condition d’êtres humains. En général, dans une culture donnée, elles se situent aux mêmes endroits. C’est pourquoi, de ce point de vue-là, nous ne pouvons guère être un secours les uns pour les autres. Quelques originaux, cependant, les ont ailleurs. Ceux-là pourraient nous avertir. Mais ils nous disent des choses que nous n’entendons pas – l’oreille a aussi ses taches de surdité – ou qui nous dérangent tellement, qui nous agacent à un tel point qu’elles nous font rejeter ces fâcheux, ces empêcheurs de penser en rond, en même temps que leur discours.

 

Aujourd’hui, les originaux disent des choses du genre : la crise ne fait que commencer, les remèdes actuels n’apporteront qu’une amélioration provisoire. Ils disent aussi : pas de société durable sans une relocalisation relative de l’économie, la mondialisation est le monopoly des riches. Ou encore : les OGM sont une fausse bonne solution. Et encore : le consensus sur le réchauffement climatique est une erreur historique d’analyse...

 

Et si nous n'étions pas dans le monde que nous croyons ? Le cygne noir devra-t-il atteindre  la taille d’un pachyderme pour que nous lui accordions un regard ?